5 déc. 2006

L'histoire de la rébellion touarègue

Les causes de la rébellion

NIGER - 1990, Tchin Tabaraden

Tchin Tabaraden est un village du désert Nigérien, qui avait déjà subi quelques tensions en 1985 avec l'intervention d'un commando armé.
Le 7 mai 1990, de jeunes Touaregs décidèrent d'organiser l'évasion de leurs amis ishomars emprisonnés à la prison de Tchin Tabaraden. Ceux-ci furent probablement emprisonnés à la suite de protestations.Mais la confrontation avec les gardiens, militaires Nigériens tourna mal et l'un (deux?) d´entre eux fut tué. Les assaillants repartirent avec des armes volées. Craignant une sévère réaction des autorités, les Touaregs paniqués fuirent. Ils ne furent jamais retrouvés.
Les militaires Nigériens affirmeront par la suite que l'attaque n'était pas aussi innocente qu'elle le paraissait : qu'elle avait engagée trois groupes armés qui avaient assassiné des gardes forestiers aux alentours de Timia, à cinquante kilomètres de Tchin Tabaraden...
La nouvelle de cet incident courut très vite dans les grandes villes du Niger, ce qui entraîna la mobilisation de centaines de soldats de l'armée sur les lieux de l'incident - sans même qu'ils eurent été précisément au courant des évènements de la prison - avec l'ordre de fouiller toute la région. Les soldats zélés ont arrêté et tué de nombreux Touaregs dans toute la région. C'est là un des évènements les plus tragiques de l'histoire touarègue, et l´amorce d´une longue guerre civile. Beaucoup d'entre eux ont déjà fui vers le Mali.
Le bilan de cet évènement est incertain... "le gouvernement avoue 63 morts, la Conférence Nationale (voir chapitre suivant) révèlera 19 décès et 50 morts après torture ou représailles. Un agent français des renseignements, Claude Silberzahn, rapporte la mort de 31 personnes à la suite d'un assaut, et une soixantaine de morts à la suite d'une répression. Un journal français avance 400 victimes, des ONG 700 et la propagande de la rébellion jusqu'à 1500 victimes*"
MALI - 1990, Menaka
Depuis l'indépendance jusqu'en 1990, les Touaregs du Mali n'ont jamais été intégré à la vie institutionnelle. D'ailleurs de nombreux Maliens considéraient encore les Touaregs comme des étrangers.
En 1990, le gouvernement est dirigé par Moussa Traore, sous forme d'un régime à parti unique. Celui-ci entretient des contacts avec le président Nigérien et organise l´arrestation des rebelles réfugiés, dans le but de préserver son pays de la crise. Les rebelles capturés furent emprisonné à la prison de Menaka au nord du Mali.
Le 29 juin 1990, le poste de gendarmerie et la prison de Menaka sont violemment attaqués par des Touaregs.
Cette date signe l´engagement du Mali dans la crise, puisque des prisonniers seront libérés et des armes volées. L'armée compte des victimes et s'engage à la poursuite des attaquants, dans tout l'Adrar, ils ne parviendront pas à les capturer, au contraire, les forces armées perdront d'autres hommes lors d'accrochages et, dépités, finiront par se venger sur les civils.
Au Niger comme au Mali, la crise est lancée de façon brutale, les attaques touarègues conduisent à des réactions musclées des armées respectives des deux pays qui ne feront pas de cadeaux aux habitants du nord.

Les conférences nationales
Après l'incident de Tchin Tabaraden, en 1990, la question touarègue dans le sud saharien devient un point critique pour l'équilibre de toute la région.
NIGER - 1991, annonce d´une solution
De nombreuses atrocités succèdent aux incident de 1990, avec pour crime originel l'appartenance à l'ethnie Touarègue.
Le gouvernement Nigérien a décidé de tenir une conférence nationale au regard de la situation (1991 - 1992).
Les Touaregs participaient à cette conférence, qui devait mener à d'intéressants débats : le fait que certaines arrestations et exactions auraient été réalisées sans le consentement des chefs militaires (incident d'Agadez, Août 1992), à noter également une confrontation avec les officiers de l'armée Nigérienne, qui décident qu'il faut définir clairement les objectifs contre les rebelles et le besoin de les maîtriser.
Pendant ce temps, le gouvernement encourageait la création de milices de défense dans le nord du pays, en effet, les tribus arabes qui partagent le territoire avec les Touaregs se retrouvent au coeur des tensions. Elles s'organisent alors, notemment en un mouvement, le CVT, qui veillera jusqu'en 1994.
MALI - 1991, répression
Le mouvement Touareg au Mali a été sévèrement réprimé par l'armée Malienne, les soldats pourtant ne paraissaient pas agir sous couvert du gouvernement.
Le gouvernement utilisa tenta de convaincre les tribus voisines des Touaregs de se liguer contre eux, en arguant que les Touaregs du nord représentaient un grand danger pour l'équilibre du nord du pays. Certaines, à l'image des Kuntas prendront le parti de la rébellion et combattront à leur côté, d'autres rejoindront les milices d'autodéfense à l'image des tribus du Niger.
Un autre combat diplomatique consista à essayer d'obtenir obtenir l'agrément de l'opinion internationale incarnée par l'organisation non gouvernementale Amnesty International.
L'année commença pourtant par des pourparlers de paix entre les deux factions rivales. Les discussions étaient arbitrées par l´Algérie, qui était concernée par les quelques 150.000 réfugiés vivant au sud du pays principalement à Tamanrasset et Janet. Ces pourparlers aboutirent à la signature d'un pacte de paix en 1991.
Mais parce qu'il avait sans doute été signé un peu précipitamment, cette bonne intention ne perdura pas longtemps, le gouvernement préférant probablement un règlement définitif par la voie militaire.
Le 20 mai 1991 à Léré dans la région de Tombouctou, les militaires Maliens ont massacré des dizaines de Touaregs et de Maures sur la place publique. Les familles des victimes ont été enlevées et retenues en otage pendant près d'un an.

La montée de la colère
NIGER - 1992, déception
Les conférences nationales touchent à leur fin. Les conséquences des conférences sont inattendues. Les soldats auteurs des atrocités n'ont pas été condamnés ou réprimandés. De même qu'aucune mesure n'a été prise pour juger ces criminels.
Un groupe politique : l'Union pour le Développement et le Progrès Social (UDPS) qui a une certaine présence dans les régions du Nord, a proposé de résoudre le conflit en fédérant le pays, c'est à dire en attribuant une quasi-autonomie aux région du nord. D'après eux ceci aurait pu résoudre une partie du conflit. La proposition a été rejetée durant la conférence.
L'échec de cette réunion a réuni les jeunes Touaregs contre le gouvernement, qui à vrai dire n'en attendaient pas grand chose et avaient déjà organisé la suite armée des évènements.Une des réponse des Touaregs fut la création du Front de Libération de l'Azawad.
Le nord du pays fut alors décrété zone de sécurité, et l'information devait désormais circuler avec beaucoup plus de difficultés depuis cette zone.
Durant le mois d'août suivant, 180 Touaregs présumés appartenant à la rébellion furent capturés, certains exécutés sans jugement légal. L'action du gouvernement devait bientôt, comme au Mali, trouver l'appui des populations voisines des Touaregs, ligués contre cet ennemi commun, dans une guerre civile interethnique naissante.
MALI - 1992, courte trève
En 1992, après l'épisode tragique de Léré, un pacte national entre Touaregs et Maliens fut signé. Les revendications des Touaregs ressemblaient beaucoup à celles formulées par les Nations Unies par l'intermédiaire de son Groupe de Travail sur les Peuples Indigènes (UN Working group for Indigenous Peoples)
La signature de ce pacte a permis l'instauration d'une période de trêve. Le gouvernement Malien semble disposé à quelques consentements : régler les conditions de l'administration de la zone des trois régions au nord du Mali; une démilitarisation au nord également, et l'intégration de 2400 Touaregs dans l'armée Malienne. Il promit également de réfléchir à l'intégration de Touaregs dans la vie économique et politique.
Mais d'autres exactions eurent lieu, en parfait désaccord avec les promesses du gouvernement : 12 mort parmi des volontaires de l'"assistance de l'église Norvégienne" de Gossi en mai 1992. Durant ce même mois de mai, 48 fermiers ont été tués près d'un puit près de la frontière Mauritanienne de Foïta.
Ces évènements augmentèrent encore le nombre de réfugiés de plusieurs centaines de milliers, en Mauritanie, en Algérie et au Burkina-faso. Ces départs firent figure de génocides dans les villes du nord du Mali, totalement purgées de leur populations touarègues.
En 1992 eut lieu l'élection d'Alpha Oumar Kounare, à la tête d'un gouvernement civil.

L'organisation des mouvements touaregs
NIGER - 1993, désunions
L´année commence par un nouveau conflit : les milices nigériennes poursuivent des rebelles jusqu´à 400 KM à l´intérieur du territoire Malien et tuent 36 civils Touaregs et Maures.En 1993, les Touaregs en réponse aux actes du gouvernement prirent des centaines d'otages civils pour la plupart.
Et de mars 1993 à juin, une courte trêve conduit à un échange de prisonniers entre les deux camps. Ce cessez-le-feu devait ce prolonger pour trois mois encore.
En septembre, le FLAA s'est scindé en plusieurs petits mouvements. Certains d'entre eux avec pour objectif d'obtenir un accord de paix à tout prix, d'autre mouvements se sont attachés à combattre violemment le gouvernement Malien.
Ces derniers, plus ou moins assimilés à des bandits attaquent alors camions, convois - civils ou militaires - pour démontrer sa faiblesse et son incapacité à résoudre les problème de son pays.
Là encore les représailles gouvernementales se sont avérées dramatiques.
MALI - 1993, dérapages
Au nord du Mali, il y eut une grave action à l'encontre de civils par les rebelles Touaregs et Maures pendant les mois de juin, juillet et août.
Là encore, le gouvernement joua finement la carte du conflit inter-éthnique en mobilisant contre les Touaregs les tribus du nord, essentiellement les Songhaïs, premières victimes de la colère touarègue.
Ajouté à l'action militaire, les représailles firent quelque 300 morts et encore environ 100.000 réfugiés en Algérie, au Burkina Faso et en Mauritanie.
Les nouveaux médiateurs
NIGER - 1994, nouvelles négociations avortées
En février 1994, le gouvernement du Niger organise de nouveaux pourparlers avec toutes les factions touarègues.
Des pays qui jusque là s´étaient tenus à l´écart reviennent participer en tant que médiateurs : les colonisateurs historiques que sont les français, le pays d´accueil de très nombreux réfugiés qu´est le Burkina-Faso et l´historique médiateur l´Algérie.Malgré quelques différents politiques opposant Français et Algériens, les deux pays se concertent pour trouver une solution rapide à l´instabilité du pays.C´est également là que se profile un nouvel espoir, renforcé par une deuxième rencontre à Paris en Juin 1994.
Mais encore une fois les négociations ne mènent à rien. Même s´il subsiste un désir de poursuivre ces efforts dans une prochaine réunion en Algérie.
En Septembre 1994, un nouvel évènement tragique se produit lors d´un festival culturel Tuareg dans la ville d´Agadez. Des personnes non-identifiées ont fait irruption dans la foule en jetant des grenades : cette nouvelle agression fera 6 morts et blessera nombre de femmes et d´enfants.À cette action s´ajoute la passivité du gouvernent qui ne s´empresse pas de répondre au manque de structures sanitaires et de soins en facilitant de transport des victimes vers l´hôpital d´Arlit.
Il faudra même attendre l´arrivée des "French-Doctors" de l´organisation Médecins du Monde pour les premières mesures sanitaires soient prises.
À la fin du mois de septembre, un meeting technique est organisé á Ouagadougou pour décider du calendrier des prochaines rencontres. Il y eut ici une heureuse surprise sous la forme d´un nouvel accord de paix entre les mouvements de résistance touarègues et le gouvernement du Niger.
MALI - 1994, l'apogée de la violence
La répression contre les actions de banditismes maures et touarègues dans le nord du pays connaît une issue tragique le 21 Avril 1994 à Menaka, qui se solde par la mort de 4 homme la mutilation de 12 autres.Encore une fois le gouvernement militaire Malien fait preuve de laxisme contre les malfaiteurs en encourant aucune action sévère : les soldats inculpés sont simplement mutés vers d´autres camps.D´autant que les massacres ne s´arrêtent pas : en Juin et Juillet 1994, 50 hommes Touaregs et Maures sont tués. Parmi eux, une personnalité : le directeur du centre d´études Islamiques et de Documentation de Tombouctou.
Les Touaregs répondent brutalement le 25 juillet en exécutant des civils dans la ville de Bamba. De 40 à 100 selon les sources.
Le bilan de cet été meurtrier est conséquent : un millier de morts dans les deux camps, civils, rebelles et militaires.
Le 4 Octobre 1994 le gouvernement Malien est inquiet lorsqu´une patrouille de 4 hommes assassine le consul de Suisse, ainsi que certains de ses collaborateurs Touaregs.Une mission d´enquête gouvernementale a déterminé que cette action était injustifiée. Cependant le gouvernement ne parvint pas à identifier clairement les auteurs et abandonne l´enquête faute de résultats. Il finit quand même par reconnaître en Décembre de cette année la culpabilité de militaires.
Deux semaines plus tard, le 20 Octobre un important groupe de rebelles armés (supposés du FIAA) attaque la ville d´Asonguo au sud-est. 6 personnes sont tuées, dont des civils. L´action visait la tête du détachement militaire de l´armée Malienne présent dans cette région : certains de ses membres y trouvent aussi la mort.L´action rebelle s´amplifie 2 jours plus tard le 22 Octobre, en espérant provoquer des dégâts matériels. 14 civils y perdent la vie et 17 autres sont blessés.
Des représailles disproportionnées eurent lieu, signées par des membres d´un mouvement populaire, le Ganda Koy, qui décima un camp entier faisant entre 60 et 300 victimes. Dans le même temps, l´armée Malienne face à ce regain de violence redéploie des forces importantes dans le nord du pays et reprend une vague d´exactions contre les populations nomades.
Cette année là encore, le conflit apparaît insolvable : avec une alternance de tensions et de périodes de paix. Le pays était pourtant encore sous le coup des accords des conférences nationales et la présence militaire dans le nord du Mali devait progressivement s´atténuer.
Paix (?)
La fin de l´année 1994 a été marquée par une violence accrue.Le conflit a souvent tourné aux règlement de comptes, notamment entre le Ganda Koy et le FIAA au Mali.
Il fallait donc revenir aux objectifs premier : la réclamation légitime d´un statut de citoyen au Mali et au Niger pour les Touaregs. En 1993 et 1994, la scission du FLAA en trois factions distinctes à propulsé à la tête de la rébellion de nouveaux chefs.
Ils ne sont pas tous toujours reconnus comme étant les vrais meneurs du peuple Touareg, mais ils apportent une volonté nouvelle de diplomatie avec les gouvernements. En tout cas, cette année la volonté de clore enfin ce conflit est très forte.
NIGER - 1995, consolider la paix
Le contexte politique n´est pourtant pas très favorable puisqu´au Niger en janvier, le président Mahamane Ousmane est contraint de nommer un premier ministre hostile aux Touaregs.
En avril 1995, sera signé un accord de paix entre l´ORA et le gouvernement du Niger qui débouchera en juin 1995 sur l´amnistie des actes commis par la rébellion. Cet accord mentionne que désormais, les régions du nord où les Touaregs sont majoritaires auront une autonomie partielle . De plus il serait considéré l´intégration dans la vie sociale et militaire au Niger des combattants : c´est à dire leur participation dans la police, l´armée et le service civil.
Malgré tout, ce pacte ne sera pas signé par certains groupes comme le Front de Libération Temoust (FLT) de Mano Dayak (visualiser ce pacte )
Des heurts subsistent au cours de l´année au nord du pays entre l´ORA (qui réunit plusieurs groupe rebelles) et des milices Arabes. Une certaine tension était en effet perceptible entre les populations Arabes et Touarègues, les premières accusant les secondes de violences sur les populations.
De plus les relations sont parfois tendues entre l´ORA de Rhissa Boula et la CRA de Mano Dayak et remettent constamment en cause la stabilité de la paix. Pourtant cette fois-ci, l´état de paix semble plus solide : résultat probable de l´accord de paix de fin septembre 1994 et de sa consolidation par l´accord signé en Avril.
En décembre 1995, Mano Dayak (CRA) meurt tragiquement dans un accident d´avion avec deux de ses lieutenants. La nouvelle attriste de nombreux Touaregs quelque soit leur mouvance, parce qu´il était médiatique - surtout en France - et oeuvrait pour l´union des Touaregs.
MALI - 1995, apaisement et diplomatie
La lutte entre le Ganda Koy et le FIAA se poursuit au début de l´année. Elle se traduit par des actes du Ganda Koy sur des personnes isolées (Un instituteur Touareg exécuté à Asonguo, des éleveurs rançonnés puis jetés dans un fleuve pieds et poings liés, deux commerçants arabes tués par balle a Asonguo par le lieutenant Diallo appartenant à l´armée Malienne et au Ganda Koy, deux éleveurs Peulh abattus dans la région de Menaka…)
Son action heureusement va en s´atténuant jusqu´à la date du 13 juillet 1995, où se tint à Tombouctou une conférence internationale sur le développement.
Le retour au calme qui suit cette conférence voit également le retour de nombreux réfugiés de Mauritanie et d´Algérie. Même si ce retour au pays paraît un peu improvisé, le processus de paix semble s´enclencher au Mali.À partir de septembre, les combattants Touaregs s´engagent dans les cantonnements de l´armée Malienne qui précèdent leur enrôlement dans les services armés du Mali. Ils y vont souvent par dépit, n´ayant pas envisagé d´autres orientations. Beaucoup de représentants du MPA et quelques uns de l´ARLA notamment s´y retrouvent, parfois pour le seul fait de retourner dans leurs régions d´origine. Les combattants du FIAA sont plutôt commerçants à l´origine et préfèrent retourner à leur occupation. La cohabitation avec les militaires maliens et du Ganda Koy - qui bénéficient aussi de cette réinsertion - anciens ennemis, reste cependant très difficile à mettre en œuvre.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Une nouvel Rebellion!!!! vous avez oublier tous nos parents qui sont mort? ceux là il ne demandent qu'une choses (plus de sang des innocents!!)
contrairement à vous je suis pour la PAIX "IL Y'EN A ASSEZ DES VAT-EN-GUERRE" NAKANEDH WAR NARHA AKiNASS ALGHER A NARHA
Ag Baghia

smogreen a dit…

aujourd'hui je n'ai qu'un seul reve qu'on soit traiter au meme pied d'egalité que les autre maliens et pour cela je ne peut dire que courage a la rebellion touaregs

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