28 févr. 2007

L'exil m'érode!




L'exil m'érode, la négligence du monde m'irrite.

Aussi loin dans mes souvenirs, mon peuple lutte les yeux tannés par le soleil, le regard jeté sur le
campement désert, le parfum de la nostalgie encombre mes pensées, la douleur dessèche mon cour,
comme une fleur qu'on essaye de tenir en vie sans la sève de sa mère. Les soucis ont fait des sillons
sur mon front comme les rides du vent sur les dunes. Miracle et égalité sont loin de nos vallées, il
ne reste que l'épreuve dure comme une falaise à arpenter ou l'amertume suave qui reste dans la
bouche d'un malade abandonné. Des centaines d'étapes restent à franchir d'où surgit le démon qui a
assombri la vie des nomades comme les ténèbres avalent la lumière du jour. Le voyage n'est pas
fini, mes frères, l'angoisse nous relie, la peur nous dénoue comme les feuilles mortes sous les
tempêtes qui font rage. La douleur est mon manteau, je danse dans les flammes qui consument mes
rêves avant même de surgir de mon âme. Tant de larmes ont coulé pour arroser la plante qui ne veut
pas pousser. J'ai cherché dans tous les univers la réponse aux questions posées, mais rien n'a su
calmer le chagrin et le gémissement de nos cours accablés, sauf des promesses dans l'air qui restent
toujours en suspens. Les voix des garçons et filles mêlées au vent se perdent dans le néant, le temps
des louanges mêlées au parfum des guerriers brandissant leurs sabres n'est plus qu'un cauchemar.
Seuls restent quelques vagues souvenirs de la poétique pour faire vivre à peine leurs mémoires. La
vie n'est que mirage, mes amis, rien n'est absolu sauf la face du maître qui dirige tout.

Soueloum Diagho

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