31 déc. 2007

Nouveau combat pour les Touaregs

« Mon fusil est alors devenu une guitare ! »

« La musique est l’arme du futur ! » Le slogan du Nigérian Fela n’a jamais autant été d’actualité. Trois disques, mettant en vedette trois ex-rebelles touaregs ayant troqué leurs kalachnikovs pour des guitares, en fournissent la preuve. Au début des années 1990, leurs auteurs participaient à la lutte autonomiste des Touaregs contre les gouvernements malien et nigérien.

Tinariwen est un groupe né durant les années 1980 dans les camps d’entraînement du colonnel Mouammar Khadafi. Ses membres y apprennent à jouer avec des guitares électriques, bricolées à partir de bidons... « Notre objectif était simple : nous libérer. Pour cela, il fallait nous former culturellement et nous équiper. La musique servait à transmettre un message pour sensibiliser l’opinion touarègue. » A leur tête, le charismatique Ibrahim Ag Alhabib, né à Kidal, dans le nord du Mali, marqué à vie par la répression de 1963 dans l’Adrar des Ifoghas : « Le feu brûle depuis trop longtemps / Dans notre sommeil perdu / Pour les animaux brûlés et tous les vieux tués / Aux portes de Kidal il faut se rassembler / Et se battre / Si forts que vous soyez / Vous brûlerez dans votre feu. »
Tinariwen est devenu le porte-parole de toute une génération, celle des ishumars, altération du mot « chômeurs » en berbère, qui désigne ces jeunes poussés par les grandes sécheresses à abandonner les zones de pâturage ancestrales pour chercher du travail dans les villes algériennes. Ils formeront le gros des bataillons qui prendront les armes en 1990. Puis viendra la paix, en 1992 à Bamako, en 1995 à Niamey.

C’est à cette époque que Tinariwen enregistre une cassette à Abidjan. « Le début de notre carrière d’artistes. Les accords signés, il était temps de se réinsérer. » Quinze ans et trois disques plus tard, les Tinariwen séduisent le monde entier, avec leur mélange détonant qui n’est pas sans évoquer un blues rauque et rural. Si les anciens rebelles ont déposé les armes à feu, il n’ont rien oublié : « Notre message révolutionnaire est clair : l’amélioration des conditions de vie, la santé pour tous, l’accès à l’éducation et à l’information pour que le peuple se sensibilise aux enjeux du monde, à commencer par le danger de la perte des repères dans un monde de globalisation. » Leur nouvel album s’intitule Aman Iman, que l’on peut traduire par « L’eau, c’est la vie » (1).

Toumast, « le peuple » en tamacheq, est un autre groupe emmené par Moussa Ag Keyna, né en 1972 dans un campement, « quelque part entre le Niger et le Mali », lui aussi enrôlé par la Libye en 1987. Gravement blessé en 1993, le jeune homme est soigné en France, où il choisit de devenir musicien. « Mon fusil est alors devenu une guitare ! Elle touche plus juste. » Onze ans plus tard, il sort un album intitulé Ishumar (2), « parce que le problème économique demeure entier ». Et d’ajouter, lucide : « Ceux qui ont signé la paix ne doivent pas oublier leurs promesses. Mon peuple attend toujours que le désert fleurisse ! »

Quant à l’album Desert Rebel (3), il réunit des musiciens de la scène « alternative » française autour d’Abdallah Oumbadougou, compagnon de route de Tinariwen et « grand oublié depuis les accords de paix », selon Farid Merabet, coproducteur de ce cédérom étiqueté « équitable ». Le musicien, « digne cousin de Farka Touré », semblait attendre cette collaboration. « A travers l’histoire d’Abdallah, il s’agit de remonter le fil de cette histoire, explique Merabet, sans oublier les zones plus sombres, comme les razzias que menaient au sud les Touaregs, ni omettre de dresser un état des lieux de la situation actuelle. Loin d’être résolu, le problème touareg se couple à celui des problèmes climatiques que ce peuple subit de plein fouet. »

Jacques Denis
Journaliste.

(1) Tinariwen, Aman Iman, Emma-AZ-Universal, 2007, 15 euros.

(2) Toumast, Ishumar, Kraked - Village Vert - Wagram, 2006, 19 euros.

(3) Desert Rebel, Culture & Résistance - L’Autre Distribution, 2006, 15 euros.


Le Monde diplomatique. Édition imprimée — mars 2007 — Page 30

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30 déc. 2007

Des rebelles touaregs relâchent 16 militaires maliens

BAMAKO (Reuters) - Des rebelles touaregs ont relâché samedi 16 soldats maliens qu'ils retenaient en otages depuis des mois dans le Sahara, mais ils retiennent encore 19 de leurs camarades, a déclaré un représentant du gouvernement dans le nord du pays.

On s'attendait à la libération d'au moins une partie des captifs à la suite d'une intervention de l'Algérie.


Les soldats ont été remis à des représentants du gouvernement à Tin-Zaouatene, à la frontière nord-est du Mali avec l'Algérie, a dit à Reuters Jean-Pierre Tita, chef de la mission culturelle du gouvernement à Kidal.

Gamer Dicko, version française Nicole Dupont

Source:Le Monde

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FESTIVAL AU DESERT - Edition 2008

TOMBOUCTOU - ESSAKANE
10, 11 et 12 Janvier 2008


Trois jours durant lesquels une trentaine de formations sont invitées des quatre coins du Monde à venir présenter leur art.

Ce festival se greffe sur de grandes fêtes traditionnelles touaregs telles que Takoubelt à Kidal et Temakannit à Tombouctou, qui constituèrent longtemps un lieu de concertations et d'échanges entre les communautés.

A l'origine on y voyait les différentes formes de chants et danses touaregs, de la poésie, des courses de chameaux, des jeux. Aujourd'hui le Festival s'ouvre vers l'extérieur et accueille des artistes venus d'autres régions du Mali, d'Afrique mais aussi d'Europe et du reste du monde.

Pour plus d'infos Voir le cite officiel

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27 déc. 2007

Nord du Mali: 10 otages seront libérés vendredi















Dix otages sur 36 retenus depuis fin août dans le nord du Mali par le groupe armé du chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga seront libérés vendredi, ont annoncé jeudi à l'AFP des responsables d'un comité officiel.

"Dix des 36 otages maliens seront rendus vendredi par l'Algérie au cours d'une cérémonie officielle à Tinzaoutène", dans la région de Kidal (nord-est) près de la frontière algérienne, a déclaré un officiel malien, membre du comité de suivi des accords signés en juillet 2006 à Alger par le gouvernement de Bamako et la rébellion touareg.



Dans la délégation officielle algérienne, figurera l'ambassadeur d'Algérie à Bamako, selon ce responsable, qui a requis l'anonymat.

Ces informations ont été confirmées à l'AFP par des responsables algérien et touareg, également membres du comité de suivi des accords d'Alger. Le comité regroupe des représentants des gouvernements malien et algérien ainsi que d'anciens rebelles touareg maliens.

"La libération des autres otages interviendra prochainement, grâce à une médiation libyenne", a par ailleurs affirmé le responsable malien du comité.

Le chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga s'est rendu récemment en Libye où il a été reçu par des officiels de ce pays, a-t-il ajouté, sans donner de détails.

Dans un communiqué publié mercredi soir, la présidence malienne avait annoncé qu'"un accord a été obtenu" pour la libération de "militaires enlevés dans le nord-est de Kidal et retenus en otages" par Ibrahim Ag Bahanga, en rupture de ban avec l'armée.

Source: Le Monde

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26 déc. 2007

Chicago soul legend Staples tops year's best music




Les 10 meilleurs albums de l' année 2007 selon CHICAGO TRIBUNE.
AMAN IMAN de TINARIWEN en dixieme place.

Chicago soul legend Staples tops year's best music

By Greg Kot | Tribune music critic
December 16, 2007


One of the toughest parts of any music critic's job each year is narrowing down a list of favorite albums to a manageable two-digit number.

This year, my best-of list easily could've been three times as long. But I'll settle for listing the 20 albums that brought me the greatest pleasure in 2007
1...
....
10. Tinariwen: "Aman Iman" (World Village)

Space-rock album of the year, from the deserts of northeastern Mali. Voices longing for home and trance-inducing guitars weave fractured lines through hypnotic dance rhythms.

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16 déc. 2007

DECLARATION DU COMITE D'ORGANISATION POUR LA CONFERENCE SUR LA QUESTION TOUAREGUE















En 1885, les puissances coloniales décident de partager l'Afrique selon des frontières correspondant à leurs territoires d'influence. « Le pays touareg» est alors réparti entre cinq Etats (Libye, Algérie, Niger, Mali et Burkina Faso) en dépit de la demande faite par les notables touaregs de restitution de leur «pays ». Cette répartition a eu pour première conséquence le démembrement du peuple Touareg, le réduisant à une minorité, en marge géographique et politique de chacun de ces Etats.

Les différentes révoltes et le refus idéologique des Touaregs de scolariser leurs enfants ont eu notamment pour conséquences d'accentuer leur marginalisation face à l'émergence du monde dit «moderne et développé».

Nomades ou sédentaires, les Touaregs, difficilement contrôlables, dérangent les Etats issus de la colonisation. Ceux-ci tentent de modifier un mode de vie selon eux peu compatible avec les règles d'une économie capitaliste. Aujourd'hui, l'exploitation de l'uranium sur les terres pastorales, sans consultation des habitants et basé sur le profit rapide se fait au détriment de l'humain et de l'environnement.

Les périodes de sècheresse des années 70 à 80 déciment une grande partie du cheptel. Dans les années 90, avec le constat d'une décroissance démographique régulière, une partie de l'élite Touarègue écartée de la gestion de sa région, prend les armes. Cette rébellion, qui durera cinq ans, se soldera par des accords de paix.

En février 2007, face à une:fin de non recevoir en provenance du Pouvoir central de Niamey pour obtenir l'application intégrale des accords de paix, de nombreux Touaregs, qui réclamaient, notamment, l'application de ces accords de paix, se regroupent au sein d'un nouveau mouvement de résistance: Mouvemen~ des Nigériens pour la Justice (MNJ). Ce mouvement, à majorité touarègue, comprend d'autres Nigériens et groupes ethniques différents, se reconnaissant dans les revendications touarègues.

Depuis cette date, des actes de violence ont causé la mort de populations civiles vivant au nord du pays. Cette région, mise sous «état d'urgence» par les autorités, est le théâtre d'exactions de toutes sortes perpétrées par les Forces Armées Nigériennes, exclusivement en direction de la population touarègue: destruction de bétail, exécutions sommaires, pose de mines, déplacements de populations, arrestations et détention arbitraires, presse muselée. De plus, des témoignages directs font état de graves menaces de viol sur les femmes touarègues, procédé habituel pour faire disparaître une ethnie.

Par ailleurs, les populations touarègues du Mali subissent également des injustices contre lesquelles un mouvement rebelle s'est également dressé.

Réunis à Paris le 08 décembre 2007 pour évoquer et débattre de la situation dans le pays touarègue et réfléchir sur l'avenir de la région, les organisations des Droits de l'Homme, les associations humanitaires, les représentants de la diaspora touarègue parmi lesquels de nombreux intellectuels, les sympathisants de la cause touarègue, signataires de cette déclaration dénoncent:
- les Etats Nigérien et Malien pour leur non respect des accords de paix signés;
- tout particulièrement l'Etat Nigérien pour les exactions qu'il commet sur les populations civiles du Nord Niger;
- la complicité de la communauté internationale, notamment celle de la France, des Etats-Unis et de la Chine devant leur silence face au drame que vivent les populations civiles victimes du conflit ;
- la politique de non contrôle d'Areva sur les impacts néfastes au regard de l'environnement de l'exploitation de leur mine d'ArUt et des conditions de travail des employés;
- l'exclusion des cadres touaregs de l'administration locale et régionale
- l'expropriation foncière et les conditions de l'occupation de l'espace pastoral par les multinationales
- La non équité dans le recrutement dans l'armée et dans l'attribution des bourses aux étudiants.

Ces signataires demandent :
- la cessation immédiate des hostilités et de l'état d'urgence,
- la cessation des exactions militaires
- la nomination d'une commission d'enquête sur toutes les exactions commises par l'armée nigérienne sur les populations civiles;
- une résolution urgente et paisible du conflit par la voie du dialogue; la remise des coupables devant un tribunal indépendant;
- le respect des conventions internationales, de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, de la Convention de Genève;
- la libération des civils arrêtés arbitrairement et incarcérés ainsi que celle des journalistes et le rétablissement de la liberté de la presse;
- qu'une étude indépendante soit menée sur les conséquences de l'exploitation uranifère sur l'environnement (eau, air, sol, faune et flore), sur l'ensemble de la chaîne alimentaire, sur les habitants de la région et sur leur santé;
- l'arrêt de l'attribution de nouveaux permis d'exploitation et la restitution aux populations touarègues de leurs territoires conformément à l'article 10 de la déclaration des Nations Unies du 13 septemb1-e 2007 sur le droit des peuples autochtones;
- la nomination d'une commission locale d'étude sur les termes d'un nouveau code pastoral
- l'application des accords de paix et la négociation d'un nouvel accord ou programme en raison des enjeux économiques, fonciers et sécuritaires de la zone nord Niger,
ET EXPRIMENT LEUR SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE TOUAREG EN LUTTE POUR LE RESPECT DE SES DROITS ELEMENTAIRES.

A Paris, le 15 décembre 2007

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3 déc. 2007

MNJ

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IL FAUDRAIT QUE JE DESESPERE


















Il faudrait que je désespère
Des mes sœurs comme de mes frères
De ces opprimés consentants
A leur misère concourant
Misère de l'aliénation
Quand tout n'est que consommation
Pauvres mirages d'opulence
Pour mieux masquer la déshérence
Rogatons jetés en pâture
Pour mieux qu'on morde la sciure
Et la politique en spectacle
La frustration pour réceptacle
Ne resterait que lassitude
Pour se plonger dans l'hébétude
Et agonir tous les voisins
Pour oublier le lendemain
Faut-il renier tout le sens
Des combats de notre existence
Ne plus espérer en l'humain
Dans nos poches garder nos mains
Pour ne plus avoir à les tendre
Pour ne plus chercher à comprendre
En s'abrutissant de mépris
Pour ce qui a fondé nos vies
Mais même au cœur de la tempête
Des épis redressent la tête
Il y en a eu de plus rudes
Des grandes nuits de solitude
Où il aura fallu lutter
Pour recommencer à rêver
Pour que renaisse la lumière
Et le plaisir des matins clairs
Où le plus simple des sourires
Nous réinvente un avenir
Il y a bien trop de raisons
De révolte et de rébellions
Pour laisser la résignation
Engourdir nos indignations
Dans de funèbres oraisons
Et des amertumes sans nom
Pour ceux qui nous ont précédé
Pour ceux qui vont nous succéder
Il nous faudra ressusciter
Une nouvelle humanité

Pedro da Nobrega

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