26 févr. 2008

Je me souviens de ce jour là

Les mauvais souvenirs sont difficiles à oublier
Aidez-moi ! Comment faire pour ne plus rêver ?
Je me souviens toujours de cette journée d’horreur
Que j’avais vécu autrefois, quelle colère !
Je me souviens toujours de ce lundi vingt mai
J’avais tout perdu ce jour là, c’est vrai
Mon père, mes frères, il ne me resta que maman
Blessée, je l’ai porté toute la nuit tout en pleurant
Suivit de ma sœur, Aicha, qui faiblissait de soif
Je me souviens toujours de ces militaires agressifs
Qui embarquaient tous les touaregs à la peau claire
Des femmes et des petits enfants pleurent
Leurs frères, leurs pères ou leurs maris, sont emportés
Pour être brûlé devant ces charognards assoiffés.
Je m’en souviens, j’avais une douzaine d’années
Tous les enfants de mon age avaient été emmenés
Pour assister à la flamme de leurs pauvres parents,
J’étais là, voyant mon père et mes frères hurlant
Les flammes et la fumée noire cachaient leurs visages.
Le capitaine et ses hommes étaient aux anges
Ils riaient et s’amusaient à tirer sur ces flammes
Les enfants pleuraient en voyant les personne q’ils aiment
Faisant sortir leurs derniers souffles, quelle horreur !
Dites-moi, comment faire pour oublier ce malheur ?
Comment oublier cette souffrance et cette colère ?
Qui m’empêchent de dormir des nuits entières ?
Ah ! La targuité ! Ah la couleur ! Pourquoi tant de haine ?
J’aurai souhaité ce jour là avoir une vingtaine
Pour mourir avec les miens et adieu les rêves !
Ou être d’une famille songhay ou béllah
Pour sourire comme les autres ce jour-là
…………………………………
Je me souviens toujours de ce jour de désastre
Dites-moi comment faire pour oublier ce massacre ?
.......................

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25 févr. 2008

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24 févr. 2008

La mort dans la solitude



Mon cousin, j’étais hier étendu à l’entrée d’une vallée herbeuse,
Près de deux gommiers ; serais-je mort à cette instant qu’il n’y aurai eu personne pour me pleurer
J’étais tourmenté par d’amers souvenirs. Mon œil pleurait,
Mon âme était en fièvre et il n’y avait nulle part d’eau pour me rafraîchir.
Toute la journée je suis resté la tête entre les mains. O mon Dieu, toi l’unique
Je t’en fais la prière, accorde-moi d’être confiant à tes desseins.
Ah, souci de la mort à laquelle aucun vivant ne peut échapper,
Ah, souci de ce tertre où une nuit on me déposera ;
Je serai au milieu des tombes, étendu moi aussi dans une étroite rigole ;
Les dalles pèseront sur moi et natte m’enveloppera.
Lorsque le cortège funèbre s’éloignera, viendra à moi l’ange questionneur, muni d’un lourd bâton ;
Il parlera en arabe, langue que je ne comprends pas,
Il me dira : << l’islam veut la soumission à la volonté du Très-Haut,
Celui qui se tient, l’Unique, au dessus de nous. >> Ainsi dira t-il en arabe.
Ah, pensées douloureuses et solitude écrasante qui me tue.
J’ai pris la bride de mon chameau et ma cravache de cuir bien lisse
J’ai saisi ma monture et j’ai voulu fuir ce lieu avant le crépuscule…


Poème touareg recueilli en 1977 par Dominique CASAJUS << La tente dans la solitude ; la société et les morts chez les touaregs Kel Ferwan >> Maison des Sciences de l’Homme ;1987

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18 févr. 2008

Le touareg déraciné




Si tu venais chez moi mon frère
Je t’ouvrirais en grand toutes les portes
Portes de ma maison
Portes de ma raison
Portes de mon cœur
Et de ma compréhension...

Je déroulerai pour toi
Le tapis d’or de l’amitié
Où tu pourrais t’agenouiller
Et partager avec moi
Dans la chaude lumière
De la fraternité
Mes pains de sucre d’Orient
Et ma tasse de thé…

Je ne te poserai pas de questions
Ne te demanderai pas ton nom
Ni de quel pays tu viens
Ni de quel horizon…
La souffrance accrochée
A tes paupières
Suffirait
Pour que mes mains se tendent vers toi
Et t’invitent
A venir réchauffer ton cœur
Dans mon abri douillet
Où ma femme voilée d’amour
Et d’humilité
Te servirait comme un roi…

Si tu venais chez moi mon frère
Tu ne trouverais pas porte de bois
A tes chagrins
A tes peurs
A tes faims
Tu serais mon invité
Et aurais la meilleure place
Où que l’on se trouve
Je te présenterai mes amis
Leur regard ressemblerait au mien
Pour toi
La couleur de ta peau
N’aurait pas d’importance
Mais une seule goutte de ton sang versé
Vaudrait tout le sang du monde…

Si tu venais chez moi mon frère
On ne te montrerait pas du doigt
On n’inventerait pas de loi
Pour te différencier de moi
Et nos rires se confondraient
Dans les chaudes nuits d’été
En plein cœur de ce reg
Où nous te considérerions tous
Comme un touareg…

Si tu venais chez moi mon frère
Nous ne te laisserions pas démunis
Sans argent, sans amis
Nous n’accrocherions pas d’interdits
Au seuil de ta vie
Il n’y aurait pas trace de haine
Ni de mépris
Ce ne serait pas comme chez toi mon frère
Là où je vis
Entre tes cités aux murs gris
Où personne n’écoute ce que je crie.


Adriana EVANGELIZT

source: http://evangelizt-poete.over-blog.com/

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L'exil

Alghorba (l’exil) est l’une des premières chansons composées par Tinariwen dans les camps d’entraînement libyens au début des années 80.

Imidiwen win akallin
Nak azaghagh alghorba
Hegh ikallan warha ananin
Arghan manin war naz-ha.
Edass nanhay arhant manin
Ad has nammagh hit iba
Anta dendagh tourhannanin
Hi tagdalat tadhazzha
War hin titwegh qadhiyanin
d-chatmanin hin noyya

Les amis de mon pays,
Moi je vis dans l’exil.
Je suis dans ce pays, si loin de ma mère.
Mon âme y brûle et j’y suis toujours désespéré.
Parfois j’y cherche quelque chose de plaisant,
Mais il m’est impossible de le trouver.
C’est ça cette maladie
Qui m’empêche de sourire.
Je n’oublierai jamais mon but
Et mes sœurs que j’ai laissé derrière moi.


Inteyeden Ag Ablil

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17 févr. 2008

Khany Hamdaoui

Née à Tamanrasset, dans l'extrême sud de l'Algérie, Khany est la fille d'un père touareg et d'une mère biennoise. Elle est âgée de 3 ans lorsque ses parents rallient Bienne. Enfant, elle rêve de devenir comédienne mais ses parents l'encouragent à se former d'abord à un vrai métier. Elle opte donc pour l'Ecole normale. En 1995, son brevet d'enseignante en poche, elle entreprend des études théâtrales au Conservatoire de Lausanne.

Comédienne professionnelle depuis huit ans, Khany s'épanouit sur les planches mais se sent aussi comme un poisson dans l'eau devant un micro ou une caméra. Pendant une année, une semaine par mois, elle a présenté le journal télévisé de Télé Bilingue à Bienne et prêté sa belle voix aux matinales de Lausanne FM durant neuf mois. Dès avril 2003, les téléspectateurs de la TSR découvrent son talent semaine après semaine dans le cadre des émissions religieuses Dieu Sait Quoi et Racines.

De février 2004 à juin 2006, Khany a animé le nouveau jeu quotidien de la TSR Télé la question !. dont plusieurs émissions de prime-time se sont échelonnées périodiquement à l'antenne depuis l'automne 2004. En avril 2007, elle a rejoint l'équipe du Labo pour présenter la rubrique Astro-Interview, avant de devenir chroniqueuse en août de la même année de la nouvelle émission Georgette et ses potes.

Cinéphile, lectrice assidue, éprise de dessin, Khany voue également une véritable passion aux danses orientales et latines.

source: www.tsr.ch

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Je pense à toi...

Zinazdjoumegh dim tewiyagh falam fakra
Djeqam tahishkit s-tibdad taboyt war todha
Ghaym tassanad as oulhine ghoram ar illa
Tagleg toyed oulhine sham adiss djed bayta
Ghaym todjazhad shound awa ham idja
Zinazdjoumegh dim tewiyagh falam fakra
Zinazdjoumegh dim tassanagh led tanna
Ghaym tassanad as oulhine ghoram ar illa

Je pense à toi et je me demande qui tu es?
Pour moi tu es un arbuste qui vient de fleurir.
Sache que mon cœur est avec toi ou que tu ailles.
Tu es parti le laisser avec une grande blessure.
Garde-le comme il t’a gardé à l’intérieur.
Je pense à toi et je me demande qui tu es?
Je me demande si tu es une femme de parole.
Sache que mon cœur est avec toi ou que tu ailles.

Mohamed ag Itlal dit Japonais

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14 févr. 2008

Le désert


















Nak azaghagh tinariwen
War hen hishkan d-taliwen
Imidiwan win mandjadhan
Ayyat sidjni d-mawalan
Ténéré den taqalawan
Inghal dis ashni n-marawan
Ergha dis efew nalbarodhan
Kel tamachaq matolaham
Nak ed-legh kitouqawan

Je vis dans des déserts,
Sans un arbre, sans une ombre.
Mes amis qui portez le turban, dénouez-le,
Enlevez la trace bleue sur votre visage.
Là-bas votre désert vous attend.
Ce désert où coule le sang de vos parents,
Où brûle le feu des mitraillettes.
Comment allez-vous les touaregs ?
Où que je sois dans ce monde, je pense à vous !


Intayaden Ag Ablil ( cofondateur de Tinariwen avec Ibrahim )

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TERAKAFT



Amidinine (Mon compagnon, mon ami)

Amidinie w adar nohar timtar tindindagh fal nozhar
Alak ehaf aktoud lafkar n-awa nanhay d-awa nohar
Addounia i-dagh koul ataffar afal nadew atid nafkar
An yaddounia aghrat sewdham gham toumadam lam issedhnan.
Almad s-teneyd idjad oghnan naddew d-awa did odhan.
Kala tila nazzagh albar nahi naram at nass essbar

Mon compagnon avec qui j’ai partagé tant de souvenirs et de souffrance.
Souviens-toi de nos découvertes et de ce que nous avons vu ensemble !
Ensemble nous pouvons découvrir tout ce que le monde cache.
Dis aux autres de réciter plus et de prier avec leurs chapelets.
Sache que cette fois-ci nous vivrons avec ce qui nous est arrivé.
Quand nous vivions ensemble,tu résistais à chaque tentative ( dispute ).


......

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10 févr. 2008

Interview de Youssouf AG MAHA

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9 févr. 2008

Maguy Vautier, une femme combattante

Maguy Vautier est un écrivain et poète née à Lyon.

Institutrice, puis productrice d'émissions télévisées au Niger, Maguy Vautier a passé la plus grande partie de sa vie active en Afrique, avec son mari pilote de chasse.

Elle fut dans les années 60, l'égérie de la Jeune Force poétique française de Micberth.

Après son veuvage en 1971 (affaire du commandant Vautier), elle se consacre, depuis 1984, à l'association Atlik (dont elle est la fondatrice) pour la défense et la sauvegarde du peuple touareg.

Elle a adopté trois enfants dont un petit orphelin touareg qui mourait de faim au Sahel. Sa lutte sans relâche a permis de sauver des milliers de vies.

Sa Bibliographie:

.Le Jeune Moche et la Vieille Mouche. Jeunesse Magnard, 1985.
.La Clé d’Alhoussein. Éditions Magnard, 1985 (Mention spéciale du Grand prix du livre pour la jeunesse).
.Pour vaincre la faim. Éditions Dangles, 1987.
.Paris-Dakar, autres nouvelles. Éditions Souffles, 1987.
.La Femme Bleue. Éditions Syros-Alternatives, 1991. Réédition en 1993.
.Je te verrai hier. Le livre d’histoire-Lorisse, 1996.
.Paroles de Touaregs. Albin Michel, 1997.
.Le Chant des Cauris. Alternatives, 1999.
.Paroles de désert. Albin Michel, 2002.
.Vents de sable. L'Harmattan, 2006.

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