24 févr. 2008

La mort dans la solitude



Mon cousin, j’étais hier étendu à l’entrée d’une vallée herbeuse,
Près de deux gommiers ; serais-je mort à cette instant qu’il n’y aurai eu personne pour me pleurer
J’étais tourmenté par d’amers souvenirs. Mon œil pleurait,
Mon âme était en fièvre et il n’y avait nulle part d’eau pour me rafraîchir.
Toute la journée je suis resté la tête entre les mains. O mon Dieu, toi l’unique
Je t’en fais la prière, accorde-moi d’être confiant à tes desseins.
Ah, souci de la mort à laquelle aucun vivant ne peut échapper,
Ah, souci de ce tertre où une nuit on me déposera ;
Je serai au milieu des tombes, étendu moi aussi dans une étroite rigole ;
Les dalles pèseront sur moi et natte m’enveloppera.
Lorsque le cortège funèbre s’éloignera, viendra à moi l’ange questionneur, muni d’un lourd bâton ;
Il parlera en arabe, langue que je ne comprends pas,
Il me dira : << l’islam veut la soumission à la volonté du Très-Haut,
Celui qui se tient, l’Unique, au dessus de nous. >> Ainsi dira t-il en arabe.
Ah, pensées douloureuses et solitude écrasante qui me tue.
J’ai pris la bride de mon chameau et ma cravache de cuir bien lisse
J’ai saisi ma monture et j’ai voulu fuir ce lieu avant le crépuscule…


Poème touareg recueilli en 1977 par Dominique CASAJUS << La tente dans la solitude ; la société et les morts chez les touaregs Kel Ferwan >> Maison des Sciences de l’Homme ;1987

1 commentaires:

Mohamed yahia a dit…

quelle beau poéme à la fois triste et émouvant pourqui connait profondement la triste réalité de son contenu..merci de nous avoir prmis de le lire car à mon avis c'est là une dure réalité qu'il nous enseigne.encore tous mes sinceres remerciements et bon courage envoies toujours des poemes telque celui_ci si éducatifs

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