14 juil. 2008

Les Touareg meritent un pardon du Gouvernement Malien

C'est en connaissance de cause que je dis que la culture Touareg a été longtemps meprisée et meme avec "sursi de retrait souvent ". Et rassures toi que tout ce que je te raconte est verifiable car pas très ancien (des temoins vivent encore)et souvent avec preuve materielle a l'appui. Sous Modibo au temps de Diby Syllas Diarra ; tu me diras que ce temps est revolu, mais la responsabilité incombe bien au Mali, car on peut pas la dissimiler cette responsablilité, C'est des barbaries et exactions plus recentes que le nazisme que l'Allemagne paye encore en reconnaissant et demandant pardon aux juifs. Alors pourquoi pas un pardon du gouvernement malien aux Touareg. Je ne te citerai que des exactions pour raisons purement culturelles car très souvent spirutuelles:
- Exécution publique à Kidal de Hamzata Ag Safikhoun à cause de sa poesie, Notable qui a même composé un poème dithyrambique à la gloire de l’indépendance du Mali (drole de cadeau)
- Exécution à Kidal de Sidi Mohammèd alias Nbakouwwa Ag Oumeyyata, haute personnalité spirituelle dont la renommée s’étend jusqu’au Gourma du Cercle de Rharous ;
- Exécution à Aguelhok de Sidi Hayballa Ould Abidine, haute personnalité spirituelle des Kounta de tous les cercles de Kidal et Tessalit .

L’armée a donc pris le monopole de la gestion du cercle de Kidal ,decreté zone militaire interdite et reconnu plus pour etre le grand bagne ou on affecte que les condamnés a mort ou les criminels irréductibles interdisant tout contact avec le monde exterieur (touriste, festivité culturel) et celà jusqu'en 1992, date de la nomination d’une administration locale majoritairement civile. Cette periode a profondément marqué la population par un comportement d’armée d’occupation, avec, cependant des militaires, dont quelques officiers, ont eu un comportement exemplaire que les gens se remémorent jusqu’à présent.
-Le 12Avril 1964 : Elections législatives au Mali. L’USRDA « affecte » à Kidal un député du Cercle de Bourem, et à Ménaka un député de Gao. Aucun commentaire n’est ici nécessaire ! Affecter des deputés dans des cercles ou ils n'ont pas été elus par les populations.
-Mais le crime culturel le plus abominable c'est en 1966 : Organisation de sessions de formation politique à l’intention des leaders communautaires. Ces sessions portaient en grande partie sur le « socialisme scientifique », avec une connotation athée ! On imagine bien l’effet catastrophique d’un tel « prêche » pour tenter d’endoctriner des populations profondément musulmanes, qu’on massacre pendant qu’on affiche devant elles le doute en l’existence de Dieu !
-1967 : Assassinat par le capitaine Diby Sylas Diarra de 3 des 7 chefs de tribu de l’Adagh et tu sais la raison, ils réclament une ecole où leurs enfants apprendront l'ecriture tamacheque simultanement que le français . IL s'agit de :
*Hamzata Ag Alqacem, chef de la tribu Taghat Mallèt Kel-Telabbit
*Ebag Ag Elmouaq, chef de la tribu Taghat Mallèt Kel-Oukenek.
*Bissada Ag Rhissa, chef de la tribu Kel-Taghlit
Plus que la mort de ces trois chefs, c’est le calvaire cynique imaginé pour eux par Diby et ayant provoqué leur mort qui a profondément indigné la population.
En effet, à demi dévêtus, sous les yeux de leurs parents, de leurs enfants et de leurs administrés, sous les coups de cravaches des gardes, ils roulaient chacun ce qu'appelaient nos parents à l’époque « la barrique sans destination », une barrique contenant 200 litres d’eau et à rouler en va-et-vient entre le cercle et la piste d’atterrissage.
*Assassinat également en 1967 (à Jarajanshé, 30 km au Nord de Kidal et 3 ans après la fin officielle de la rébellion) d’Akhlou Salem Ag Akhemmenou, l’un des leaders de l’ex-rébellion revenu se rendre.
Ce quadruple assassinat a aggravé la perte de confiance de la population locale en l’administration malienne . Et l'interdit le plus enorme à l'epoque était de composer un poème en Tamachek .
Le trait le plus marquant après les assassinats a été une acculturation pernicieuse affichée à travers une troupe artistique de Kidal jouant du balafon et chantant en bambara. En 1964, courroucé par une protestation contre cette entorse culturelle, le capitaine Diby Sylas Diarra a rageusement répondu en pleine conference de cadres: « Est-ce que les Touaregs ont même une culture ? » Ainsi, même ce que le Mali n’a pas donné aux Touaregs - leur propre culture - il voulait le leur retirer !

On se plaisait à l’époque à ressasser que la rébellion a été matée par le capitaine Diby Sylas Diarra. Mais si l’on s’en tient aux bilans strictement militaires il faut avouer qu’ils sont plutôt maigres des deux côtés : le seul vrai accrochage ayant eu lieu, celui de Tijnoutén, n’a fait que deux morts de chaque côté. Pour le reste les rebelles ont surtout opéré des enlèvements de troupeaux de l’Etat ou de ses agents, et l’armée s’est livrée au massacre des personnes civiles et des animaux. On ne peut aujourd’hui nier que le rôle déterminant dans l’arrêt des hostilités a été plutôt joué par Intalla Ag Attaher, successeur de son père à la chefferie des Ifoghas.
A notre connaissance aucune voix à l’époque ne s’est élevée et n’osait s’élever contre ces crimes, à l’exception du Dr Mohammed Soumaré alors Député à l’Assemblée Nationale et temporairement affecté à Kidal comme médecin des troupes. Je dis « Temporairement » parce que, surpris et courroucé par sa désapprobation des crimes commis à Kidal, le capitaine Diby Sylas Diarra a obtenu en 48 heures son rappel par Bamako !
Les crimes commis par le régime de l’USRDA n’ont pour ainsi dire ébranlé la conscience de personne. Pendant tout le temps qui a suivi, les autorités ont affiché l’attitude du devoir accompli. Les nombreux innocents exécutés sommairement n’ont été que des déprédateurs. Sur les tombes des femmes et des vieillards assassinés, une auréole de prestige a été tissée autour du capitaine Diby Sylas Diarra. Honni de tous les Touaregs maliens, il a été promu héros national rien que pour avoir affiché son plaisir dans l’extermination de ces mêmes Touaregs et de leur culture
Pendant tout ce temps de façon plus générale l’élite politico-intellectuelle touarègue a été placée dans une suspicion permanente et presque paralysante pour que tout se taise.

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