15 sept. 2008

Pas de genocide chez nous

Pas de génocide chez nous, un article pour decrier ce odieux assissinat de 4 touareg a cause de leur couleur


"Un pays est comme une citadelle. Chacun de ses enfants est comme une brique. Et chaque brique a sa valeur, sa place. « Ne tuez point l’homme que Dieu a rendu sacré… » (sourate 17,verset 33). En ce mois béni de Ramadan, il est de notre conscience de rappeler le prix de la vie.

Le devoir d’un Etat consiste à organiser au mieux la vie sociale. Tous les droits fondamentaux de l’homme doivent être garantis, à commencer par celui de vivre. L’article premier de notre constitution ne stipule-il pas : "la personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne ?" (Titre premier-article 1er).

L’´état se doit de protéger la vie de tous ses citoyens. La vie sociale serait impossible et l’insecurite planerait, si le droit de supprimer son prochain était accordé. Un état qui agirait ainsi renoncerait à cautionner l’égalité de tous ses citoyens devant la loi et c’est lui-même qui minerait ses propres fondements.C’est pourquoi, le pouvoir central a le droit et le devoir de savoir ce qui menace les libertés et en dangerait la vie des citoyens ainsi que le devoir de tout mettre en oeuvre pour qu’elles soient préservées.


Recemment, dans la région de Gao quatre hommes, qui revenaient d’une foire, ont perdu la vie.. Qui étaient-ils ? Un homme venu pour acheter du sucre, un pere de famille qui rejoignait sa tente, quatre hommes en tout qui marchaient ensemble sans se douter qu’ils allaient vers leur mort. Mais auraient-elles pu être évitées ces morts ? C’est la question qui se pose et qui reclame une reponse. Le meurtre de ces quatre civils dans la région de Gao nous amène à interpeller le gouvernement sur sa capacité de vigilance et de maintien de la sécurité. En effet, depuis des semaines des informations dignes de foi (apparues dans la presse et même sur KI ici ) faisaient état de la présence dans la région de Gao d’individus dangereux, récidivistes, connus des instances étatiques et fichés des services secrets pour leur passé criminel. Connus pour leurs idées argumentées et poussées par des préjugés pour nourrir une haine raciale fondée sur une obsession criminelle bizarre et un tribalisme suicidaire. Des informations fiables faisaient état de la constitution d’une bande d’individus qui se serait appelée " GANDA IZO " organisée aux intentions peu louables et aux risques réels que cela faisait courir aux habitants de la région. Des habitants aux comportements exemplaires jusque la comparativement a nous leurs cousins de Kidalbeaucoupmoins ciciques. Ils sont morts au moment ou leur frère Gamou a embarqué avec lui tous leurs bras valides pour parier au retour de la tranquillité dans le septentrion malien.

Quand le danger planait, le pouvoir central certes n’a semble t-il pris aucune décision exemplaire au moment opportun pour proteger les habitants et mettre un terme à ces agissements et ces rassemblements de malfrats. Tristement, ce n’est qu’au moment où quatre innocentes personnes sont lâchement assassinées que nos instances se mobilisent. Certes des dispositions dignes de ce nom ont été prises mais n’est est ce pas le médecin après la mort ? Parallèlement nous notons et sommes profondément consolés par les énormes efforts déployés personnellement par le Président de la République, les appels qu’il n’a cessés de lancer pour, disait il "éviter tout amalgame" afin d’atténuer la douleur et les souffrances de ce conflit, ce conflit qui a touché presque toutes les familles Maliennes. Pourquoi les appels du Président n’ont-ils pas été entendus par ces criminels ? Et surtout au moment ou l’espoir à la paix est devenu quasi effectif. Convaincus que le Président de la République demeure la mesure et le recours supreme pour tous les maliens, il serait honorable et louable pour notre nation que l’ouverture et l’aboutissement d’une enquête aussi transparente qu’intègre, afin que les criminels soient remis a la justice et punis conformément aux lois de notre pays. Nous demeurons convaincus que le Président de notre République qui est une reférence panafricaine ne permettra pas qu’un crime aussi abominable, quels qu’en soient les auteurs, souille la réputation du peuple malien et de la République du Mali. C’est la plus grande, la plus juste et la meilleure consolation à apporter aux communautés concernées : elle est à la fois à la mesure de l’importance des victimes et à la mesure de l’attachement traditionnel du Mali aux principes de justice et que Dieu nous garde de ceux qui exhortent a la haine. "Ces demons de haine" qui ont été à la base de nos malheurs dans un passé récent.

Notre nation, plus que jamais, doit veiller sur un système de valeurs fondées sur le caractère inaliénable de la dignité et de la valeur egale de tous les êtres humains que sont ses citoyens. Cet éclairage doit être celui qui doit le guider. Un état de droit se juge pour les citoyens à l’aune du respect scrupuleux de la pleine jouissance de la justice, de tous leurs droits, civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, assortis de mécanismes de garantis. Ce sont ces mécanismes sur lesquels nous devons tous veiller. Interpeller le gouvernement et s’interpeller soi-meme sur les défaillances de ces mécanismes car ils representent le ciment de nos institutions.

Bien des maux de notre pays pourraient être évités si tous les indicateurs mis en place par nos institutions étaient proprement suivis, étudiés, et pris en compte à temps pour assurer le bien-être de notre population. L’insécurité bien sûr, et aussi l’inégalité dans l’insertion socio-économique sont des menaces pour la vie et le développement des citoyens.

L’injustice, l’impunité, le non-respect de la vie et de la liberté des citoyens peuvent destabiliser l’équilibre et l’harmonie ? d’une nation. Chacun doit en prendre conscience, et chacun doit activement participer à cet équilibre. L’état ainsi que tous ses citoyens sont les batisseurs ? acteurs de cette construction, mais elle ne peut se faire dans la suspicion d’intérêts inavouables. Meme victime nul n’a le droit de se rendre justice.

WA SALAM AHOULAKAWANIN

Abdou Salam ag Assalatt



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