A perte de vue se dessine la ligne de l'horizon dans ses grandes plaines qui forment le Sahara.
A perte de vue la caravane perce le mystère qui fait peur aux initiés de cette atmosphère.
A perte de vue les nomades errent dans ces terres hostiles et tristes comme la mort au premier abord.
A perte de vue dans le lointain infini le vent ramène le temps dans le giron des collines agrémentées
des dunes aux grains de sable fin.
A perte de vue les branches d'un acacia aux épines dorées comme les pointes des épées des guerriers
qui luisent au soleil et s'imposent à la vue de tous les voyageurs même aux gerboises qui jouent avec
les crottes des brebis.
A perte de vue le temps n'existe plus, rien que le mystère de l'oubli.
Chante l'hymne endormi depuis la nuit, perdu dans le mirage qui fait office de mers englouties.
A perte de vue s'élèvent les tourbillons au ciel comme si le message était parti des terres hostiles
vers les cieux où tous les regards attendent une pluie qui donnerait vie à toute une flore et faune
endormie.
A perte de vue le temps chevauche le vent vers les cimes des horizons qui bercent l'espoir d'un jour
meilleur.
A perte de vue la soif et la faim ouvrent leurs portes à de nouvelles recrues qui ont signé leur arrêt
de mort.
A perte de vue le temps s'écoule englouti par les ténèbres de la nuit qui sont toutes les mêmes.
A perte de vue l'homme néolithique a tracé sa route face à l'océan sans limite. 'Akal n'iba' se situe
entre deux mondes celui d'hier et celui de demain. Aucun des deux n'est certain, l'un est passé et
l'autre nous attend.
Souéloum Diagho
.
2 juin 2008
'Akal n'iba' (terre éloignée, terre à perte de vue)
Libellés : politique
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaires:
Magnifique. Bleu, sable....
C'est vrai que la beauté des Touaregs, en lisant ce texte, me remet dans la réalité. Pour moi, ce monde là me fait rêver.... mais sans connaisance aucune de la vie quotidienne.
Merci pour ce texte.
Avec ma profonde et sincère amitié
Enregistrer un commentaire